Copyright Studio Canal

Je suis toujours là

Le réalisateur brésilien signe un grand film politique sur la dictature brésilienne.

Des enfants qui jouent sur la plage, un chien que l’on veut adopter et une maison non loin de l’océan. Dès les premières minutes de « Je suis toujours là » Walter Salles est de retour chez lui, au Brésil, et nous emmène dans le Rio des années 1970. Nous voilà chez les Paiva, Rubens, ancien député, son épouse Eunice et leurs cinq enfants. Ils incarnent les Brésiliens modernes, écoutent Caetano Veloso ou Serge Gainsbourg et ont le regard tourné vers l’Europe. Mais la dictature militaire qui s’est installée dans le pays veille. Elle veille sur les adolescents, sur les activités politiques de Rubens, sur ses fréquentations et sur ses amis. Jusqu’au jour où des hommes en noir viennent le chercher. Pour ne jamais revenir.

Un grand film politique

L’histoire de Rubens Paiva est connue de tous les brésiliens. Mais Walter Salles, compagnon de route de la famille, a choisi d’adapter le livre de Marcelo, le seul fils de Rubens, paru en 2015 dans lequel il raconte le combat de sa mère. Incarnée par l’immense Fernanda Torres, Eunice Paiva est plus qu’une héroïne, elle est une combattante, enfermée pendant douze jours dans les geôles de Rio avant d’être épiée, délaissée et lessivée financièrement. Mais jamais elle ne se départira de son calme, de son élégance et de sa flamme. Eunice tient bon pour ses enfants et décide dix- huit mois après la disparition de son mari de s’installer à Sao Paulo. Où elle deviendra avocate à 48 ans, se spécialisant à la fin de la dictature, dans l’accompagnement des familles de disparus.

(Benjamin Locoge,Paris Match, le 14/01/2025)

Écrire un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.