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UNE AFFAIRE DE PRINCIPE

Bouli Lanners incarne l’ancien député européen dans ce thriller politique passionnant.

 

Ce qui marque immédiatement quand on croise Bouli Lanners et José ensemble, ce n’est pas la ressemblance physique mais plutôt la même bienveillance dans le regard. Le comédien belge incarne de façon très convaincante l’ancien député européen dans Une affaire de principe d’Antoine Raimbault[…]. Cette fiction coécrite par Marc Syrigas revient sur l’un des hauts faits de José Bové autour du limogeage opaque du commissaire à la santé John Dalli, accusé de trafic d’influences alors qu’il allait faire voter une loi antitabac à Bruxelles en 2012.

 

« Je viens d’avoir John Dalli au téléphone, explique José Bové à 20 Minutes. L’affaire vient de prendre un nouveau tournant. Giovanni Kessler met en cause Barroso, ce qui corrobore notre vision des choses à point nommé pour la sortie du film. » José Bové était effectivement convaincu que José Manuel Barroso (président de la Commission européenne 2004 et 2014, ndlr) avait organisé le renvoi en sous-main de John Dalli. Une responsabilité que Giovanni Kessler, directeur de l’Olaf (Office européen de lutte antifraude) niait mais qu’il admet maintenant qu’ils ne bénéficient plus ni l’un ni l’autre de l’immunité parlementaire. « C’est une victoire, reconnaît José Bové car la vérité va peut-être enfin éclater. J’y vois comme un bon présage pour le film. »

 

De la réalité à la fiction

Devenir un héros de cinéma le surprend sans lui déplaire. « Je n’aurais jamais imaginé le devenir mais ça me fait rudement plaisir surtout que le traitement qu’a fait Antoine Raimbault de notre histoire me rappelle les œuvres de Costa-Gavras que j’adore. » Le réalisateur d’Une intime conviction faire découvrir les coulisses de la commission européenne en suivant le député et ses collaborateurs incarnés par Thomas VDB et Céleste Brunnquell. « J’avais peur de ne pas être crédible en José Bové, avoue Bouli Lanners. C’est un homme épatant dont je partage les idées et je ne voulais pas le rendre ridicule. »

 

Le spectateur se laisse facilement prendre par ce thriller politique qui dévoile les combats impitoyables se déroulant avant les votes, sur fond d’alliances et de lobbies. « Cela me fait drôle de me voir à l’écran joué par un autre. C’est difficile à décrire mais c’est comme si je voyais des souvenirs lointains et proches à la fois » déclare José Bové qui approuve sans réticence la performance de Bouli Lanners.

 

Pas tous pourris

L’affaire de principe dont parle le film est celle que défend José Bové : prendre fait et cause pour un homme qui n’est pas de son bord mais qu’il estime injustement accusé. « C’est pour cela que ce film est important, précise-t-il. À notre époque où bien des gens ne vont plus voter parce qu’ils se méfient des « politiques », on montre que c’est important d’avoir des garde-fous pour défendre la démocratie et que tous les politiciens ne sont pas pourris. Le vote est un devoir tout autant qu’un droit ». À quelques semaines des élections européennes, Bouli Lanners et José Bové espèrent qu’Une affaire de principe contribuera à convaincre les citoyens de se rendre aux urnes.

(Caroline Vié, 20 Minutes, publié le 25/04/2024)

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