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OLLIE

Premier long-métrage d’Antoine Besse, « Ollie » a tout d’un beau film initiatique, sensible et pertinent.

 

Scénariste et réalisateur d’Ollie, Antoine Besse fait preuve d’une fine approche psychologique d’un adolescent de 13 ans et d’un jeune adulte qui vont s’enrichir mutuellement à une étape majeure de leur vie. De prime abord modeste, Ollie touche avec une rare pertinence des points sensibles de la personnalité en formation chez deux garçons à deux étapes cruciales de leur existence.

 

Pierre, 13 ans, retrouve son père dans sa ferme de Dordogne après le décès de sa mère. Mal intégré dans sa nouvelle école, sa passion pour le skate et son agilité le fait remarquer par Bertrand qui, à la vingtaine passée, vit en marginal avec un passé de skateboarder professionnel à son actif. Il décide de le coacher, leurs échanges bénéficiant à l’un comme à l’autre : une initiation qui va s’avérer réciproque.

 

Beau film que Ollie qui interpelle par son attachement à des personnages bien cernés dont les rapports sont en constante évolution, provoquant ainsi une attention soutenue. Le jeune Kristen Billon, qui joue Pierre, est remarquable d’authenticité, tout comme Théo Christine dans le rôle de Bertrand, son coach. Leur histoire, portée par la passion pour le skate, duquel on peut être totalement détaché, emporte par son humanité et son universalité.

 

Le milieu du chemin

Sans esbroufe, avec des moyens limités mais mis au service d’un récit très bien écrit et réalisé, Ollie emporte l’adhésion, son histoire étant celle de ses personnages. Tous les deux blessés et mal intégrés, Pierre par le décès de sa mère et son déménagement chez son père, et Bertrand par sa marginalité revendiquée, ils vont se retrouver au milieu du chemin. Un chemin qui serait un personnage à part entière, le film étant pratiquement entièrement tourné en extérieur.

 

Très bien filmé, au ras du bitume, Ollie brille par ses personnages et cette passion pour le skate, qui évoque la liberté. C’est elle qui rapproche Pierre et Bertrand, et dont Antoine Besse distille la substantifique moelle. Une histoire d’amitié achronique par leur différence d’âge, forte et sensible. Elle transpire la passion par tous les pores, grâce à une mise en scène tout au service de ses personnages qui font le récit, dans un espace ouvert sur le devenir et le futur.

(Jacky Bornet, FranceInfo Culture, publié le 17/05/2025)

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