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THE BIKERIDERS
Jeff Nichols entraîne le spectateur sur les motos de Tom Hardy et Austin Butler pour une promenade fascinante.
The Bikeriders de Jeff Nichols propose un voyage vers la fin des années 1960 sur le porte-bagage de motos conduites par Tom Hardy, Austin Butler et Michael Shannon. « Le monde des gangs de motards est fascinant, confie le réalisateur à 20 Minutes. Il a été tellement idéalisé qu’il s’en dégage une nostalgie dépassant les époques et les frontières. »
Le réalisateur de Take Shelter et Loving s’est inspiré d’un livre de photos de Danny Lyon pour recréer cet univers très codifié qui va évoluer au fil des années jusqu’à devenir incontrôlable quand des membres moins policés, parfois vétérans traumatisés de la guerre du Vietnam, vont prendre les rênes des clubs.
Un fantasme qui a la vie dure
« La liberté qui séduit encore et toujours quand on pense à ces gangs se révèle un leurre, explique le cinéaste. En fait, les motards se sont inventé leurs propres lois plus contraignantes que celles que leur impose la société. » The Bikeriders donne des envies de balades, de bières fraîches et de camaraderie sans sombrer dans la complaisance pour un mode de vie souvent violent. Toutes et tous laissent des plumes sur une route où les accidents ne sont pas rares.
On pense à des œuvres comme Easy Rider de Dennis Hopper ou plus encore à L’Equipée sauvage de László Benedek (1953) avec Marlon Brando en motard charismatique, influenceur de sa génération. Différence notoire : Jeff Nichols choisit de mettre en avant un personnage féminin. « Certaines femmes sont attirées par ces hommes bien qu’ils ne leur fassent pas une vie facile, explique Jeff Nichols. Peut-être parce qu’il se dégage d’eux une impression de danger qui les stimule. » Celle qu’incarne Jodie Comer, amoureuse folle d’un biker qui la traite en quantité négligeable, correspond à cette description.
Un fond de nostalgie
Jeff Nichols s’est fait une spécialité de décrire les Etats-Unis avec leur beauté comme leurs failles. Sa filmographie regorge de tableaux d’un pays qu’il aime sans l’idolâtrer. Ce que montre The Bikeriders, c’est une société en pleine évolution, provoquant un mélange d’attraction et de répulsion chez le spectateur. « La nostalgie est pour beaucoup dans la façon dont on considère ces bandes de bikers aujourd’hui, pose-t-il. Leur image renvoie à un passé fantasmé d’une Amérique qui n’a jamais existé mais à laquelle les gens s’accrochent parce qu’elle les fait toujours rêver. »