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LES INDOMPTÉS

Drame intimiste, Les Indomptés a pourtant dans sa forme et son rythme tout d’un thriller, et c’est une réussite. Hollywood a l’étonnante capacité de nous étonner tout en usant d’une forme cinématographique des plus classiques. Daniel Minahan, qui a multiplié les séries à la télévision (House of CardsGame of ThronesTrue Blood…) fait montre d’un grand sens narratif en adaptant le roman de Shannon Pufahl Et nous nous enfuirons sur des chevaux ardents (Le Livre de poche).

 

Romance qui mêle hétérosexualité et homosexualité, Les Indomptés déménage à plus d’un titre dans le portrait d’une femme où s’imbrique passion et amour du jeu.

 

Situé dans les années 1950 en Californie, Les Indomptés distille d’abord le plaisir de voir à l’écran une belle reconstitution de ces années considérées comme un âge d’or à Hollywood, quand les États-Unis s’affirment comme phare de la civilisation occidentale, dans une marche au progrès positive, désormais ancré dans un consumérisme qui va gagner toute la planète.

 

Muriel retrouve son mari Lee, de retour de la guerre de Corée (1950-1953) avec lequel elle démarre une nouvelle vie. L’arrivée du frère de Lee, Julius, joueur invétéré au passé mystérieux, va instaurer un triangle amoureux bientôt bouleversé par l’amour de Lee pour un jeune joueur de cartes. Muriel trouve un exutoire dans les courses de chevaux et la découverte d’un amour auquel elle ne s’attendait pas.

 

Élégant, sobre et réaliste

Daniel Minahan colle à l’image glamour des fastueuses années hollywoodiennes. Situé dans le milieu du jeu, plutôt que celui plus attendu du cinéma, est un atout majeur des Indomptés et offre de magnifiques images du milieu hippique, moins attendues que celle du cinéma. Daisy Edgar-Jones qui interprète Muriel, de tous les plans, interprète un rôle difficile avec présence et talent, et ne démériterait pas une reconnaissance aux Oscars.

 

Les Indomptés constitue une belle surprise américaine avant le Festival de Cannes qui ne l’a pas retenu dans sa sélection. Sa forme classique est sans doute volontaire pour contrebalancer son sujet, quelque peu sulfureux. À la réalisation, Daniel Minahan fait preuve de la plus grande élégance, dans une reconstitution sobre et réaliste, tout en dessinant des personnages attachants et complexes, sur un scénario romanesque qui emporte de bout en bout comme dans un film d’action. Étonnant.

(Jacky Bornet, Franceinfo culture, publié le 29/04/2025)

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