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LEFT-HANDRED GIRL
Le premier long-métrage en solo de la réalisatrice taïwanaise Shih-ching Tsou révèle une autrice à la créativité revigorante. Son immersion féminine en plein Taipei repose sur un récit qui mêle avec poigne les tons et les énergies, et épate autant par sa tenue que par son propos émouvant.
Coréalisatrice et coproductrice avec Sean Baker de Take Out (2004), avant de devenir sa productrice attitrée jusqu’à Red Rocket, Shih-ching Tsou débarque en solo à la réalisation de Left-Handed Girl, Prix Fondation Gan à la diffusion en mai dernier à la Semaine de la Critique cannoise. Le réalisateur d’Anora en est coproducteur, coscénariste et monteur. Cette « fille gauchère » a une énergie dingue, et fait passer le spectateur par tout un spectre de sensations. La cinéaste crée une trinité féminine qui puise dans sa propre biographie, dans ses souvenirs d’enfance, et dans une nécessité thérapeutique. Tout comme dans le besoin de faire acte de mémoire. Voici donc le portrait d’une famille ; une femme, une jeune femme, une fillette, dans les arcanes des marchés de Taipei, entre leurs vies respectives et leur promiscuité dans leur appartement. La vitalité qui se dégage de chaque scène, tout comme de leur enchaînement, est contagieuse, car la survie et l’urgence qui cimentent le récit sont toujours transcendées par la bienveillance du regard de l’autrice.