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MARS EXPRESS

Les auteurs de « Lastman » signent un conte futuriste aussi passionnant que visuellement superbe autour d’androïdes fascinants.

 

Il s’appelle Carlos Rivera et il a (presque) perdu la tête ! Ce robot androïde à la tête flottante est l’une des grandes réussites de Mars Express de Jérémie Périn découvert au Festival Annecy. Avec l’aide d’une détective humaine (doublée par Léa Drucker), cet enquêteur attachant part à la recherche d’une étudiante en cybernétique disparue. De quoi alimenter des péripéties futuristes, coécrites par Laurent Sarfati, avec lequel le réalisateur avait déjà signé la série Lastman.

 

« Quand on a trouvé le personnage de Carlos, je me suis dit « ça y est, on a le film ! », confie le scénariste Laurent Sarfati à 20 Minutes. Il incarne le film tout entier. Il est difficile d’en parler sans spoiler, mais il est essentiel à l’intrigue. » Cet homme-robot au passé plus que chargé dégage des émotions profondes tandis qu’il prête la main à sa consœur.

 

Vieillot et vulnérable

« Le film tourne autour des robots et de l’intelligence artificielle dans la société qu’on décrivait, ajoute Jérémie Périn. Il nous semblait important de suivre ce héros jusqu’à la fin du film. Il est emblématique du récit par son mélange de technologie et d’humanité. » On pense bien évidemment à la saga Robots du romancier Isaac Asimov et à Blade Runner de Ridley Scott, mais aussi à des polars comme Chinatown de Roman Polanski ou Le Privé de Robert Altman, tant l’atmosphère de ce très beau film est envoûtante et ses images, sublimes.

 

« Grâce à Carlos, le spectateur vit l’intrigue de l’intérieur avec une perspective qui n’est pas qu’humaine. Il fait ressentir de l’empathie pour les robots, ce qui est le thème de l’histoire », insiste Laurent Sarfati. Cet être attachant se démarque de modèles androïdes plus récents, ce qui le rend touchant car vulnérable. « Il devait avoir l’air un peu vieillot, explique Jérémie Périn. Son visage est une sorte de photo de profil en volume qui marque sa personnalité et il a une caméra dans le col qui lui permet de voir d’une façon différente. Il est plus humain que certains humains du film. »

 

De la science-fiction réussie

Carlos émeut par sa quête de vérité et ses émotions à fleur de peau dans un monde cruel aussi beau visuellement que peu engageant à l’idée d’y vivre. Il y avait longtemps que l’animation française ne nous avait pas offert un héros aussi fort et un film de science-fiction pour adultes et ados aussi réussi.

(Caroline Vié, 20 Minutes, publié le 22/11/2023)

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