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LES TROIS FANTASTIQUES

Le temps d’un été, dans un village des Ardennes dont la dernière usine vient de fermer, Max (Diego Murgia), flanqué de ses deux copains, voit son insouciance fuir. Le retour de son grand frère (Raphaël Quenard) sorti de prison, garçon instable, immature et menaçant, le plonge dans une spirale de mensonges et de trafics dont personne ne sortira indemne. Sous le soleil et la canicule se jouent désillusions, appréhension des inégalités de classe, fin d’un monde prolétaire et premiers troubles.

 

Si, avec sa manière de vouloir tout étreindre, le scénario semble parfois un peu fragile, la mise en scène de ce premier film convainc d’emblée. Mélange de réalisme social et d’âpreté sensorielle, elle enserre les héros dans les griffes d’un déterminisme qui les piège. Affûtée, abrasive, toute en mouvements accidentés, la caméra les suit sur le chemin escarpé de l’initiation de la vie, sans les juger, ni les regarder de haut. Toujours à la bonne hauteur de ces destins trop tôt malmenés.

(Xavier Leherpeur, Le nouvel Obs, publié le 14/05/2024)

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